Un peu d'histoire
Château Gassies, un riche passé
2014, le début de la renaissance
En 2014, Géraldine et Behnouche Mostachfi tombent tous deux sous le charme de cette belle endormie. Dès lors, ils entreprennent de redonner du lustre à ce glorieux domaine. Des travaux de rénovations s’étalent jusqu’en mai 2019 avec pour idée d’accueillir des réceptions et des hôtes du monde entier et ainsi partager l’inspiration enchanteresse du lieu.
Enchantement dépeint par la romancière de latresne Jean Balde (décrivant le château de Valmont mais sans doute inspiré de Gassies) dans "La vigne et la Maison" paru en 1922:
"..Et tout en haut, derrière un immense cèdre, qui déployait sur une prairie ses éventail sombres, la maison apparaissait, délicate, nette et harmonieuse avec sa façade renflée et les cinq marches du perron si douces à monter. Paule revoyait aussi le vestibule peint en gris clair dont une natte recouvrait le frais carrelage, la salle à manger ovale creusée de niches... et quand on regardait du côté des portes-fenêtres, le paysage de lumière était doux et clair, avec la coulée d'argent vif du fleuve et Bordeaux comme une nappe violette voilée de fumées"...
On retrouve des traces de la "noble maison de Gassies" à partir du XIVe siècle. La famille de Gassies, également connue sous le nom de La Tour de Gassies, appartenait alors à une longue lignée de bourgeois bordelais, affiliés aux grandes familles illustres de la Gironde.
Du XIV ème au XVI ème siècle, la grandeur des Gassies
En 1135, Jean Gassies, drapier et paroissien de Sainte Colombe à Bordeaux, acquiert un terrain à Latresne dans la localité de St Julien. La famille Gassies - dont Raymond Gassies, jurat de Bordeaux (maire en 1406 et 1407), puis prévôt de la ville jusqu'en 1410, Thomas Gassies, sous-maire de Bordeaux et anobli à la fin du XVe siècle - traverse la période troublée de la guerre de Cent Ans sans encombre, transmettant le domaine de Gassies de père en fils jusqu’au XVIème siècle.
Du XVI ème au XVII ème siècle, transmission à la famille de Gères.
Le mariage en 1571 de Jeanne de Gassies, Dame de Gassies, avec Gaston de Gères relie la noble maison de Gassies à la puissante famille des Gères, seigneurs de Camarsac.
XVIIIe siècle, construction du château actuel
Les arrière-petites-filles de Gaston de Gères ont hérité du domaine Gassies en 1712 et l'une d'entre elles, Catherine Cabiro De la Salle est devenue la seule maîtresse de Gassies en 1718.
En 1758, sans héritier, elle lègue la terre de Gassies à son petit-neveu et filleul, Jean-Joseph de Borie, capitaine du régiment Bourbonnais et chevalier de l'Ordre royal de Saint-Louis.
Ce dernier fit construire l'actuel château entre 1766 et 1780 sur les fondations de celui du XVIIe siècle. Ce nouveau bâtiment, dans le pur style classique du XVIIIe siècle, puise son originalité et son élégance sobre dans ses deux pavillons carrés qui s'opposent à l'avant-corps central arrondi. Ce même ordre de façade et la présence de la rotonde se retrouvent au château de Tauzia à Gradignan construit par Victor Louis, architecte du Grand Théâtre de Bordeaux, à la même période en 1778.
Les dépendances ont été construites de chaque côté de la façade principale de la maison de maître sous la forme de deux ailes parallèles : en 1857 au sud, les chais et les cuviers et en 1899 au nord, les écuries, les préaux et les logements du personnel ainsi qu'une orangerie.
Du XIX ème au XXème siècle, les changements de propriétaires s'enchainent.
Le domaine, alors nommé "Château de Borie", reste dans la famille de Borie jusqu'en 1844 où Jean Vergnes, négociant, propriétaire du Port de l’Homme, en fait l’acquisition, avant de le revendre en 1853 à Jean Girard, propriétaire et rentier à Bordeaux. Puis, la famille Sanz fait l’acquisition du domaine après la seconde Guerre Mondiale, et revend le Château Gassies à Jean Egreteaud, coureur automobile des années 60, qui, en 2011, arracha les dernières vignes « Côtes de Bordeaux » du domaine.